PAIFAR-B : Pour un meilleur accès des ménages ruraux aux produits et services financiers en vue de la réduction de leur niveau de pauvreté
12ème projet du Gouvernement financé par le FIDA au Burundi, le PAIFAR-B facilitent les populations
rurales, agricoles et non agricoles à accéder à des produits et services financiers (épargne, crédits, éducation financière, etc.) offerts par les Institutions de Microfinance (IMF). Au moment où, pendant la première année, il devrait privilégier les bénéficiaires appuyés par les projets techniques financés par le FIDA, il a déjà atteint d’autres bénéficiaires à sa deuxième année de mise en œuvre effective sur terrain. Pour les ménages très vulnérables, le projet a introduit un Mécanisme d’Accompagnement et de Soutien Inclusif (MASI). Les bénéficiaires du MASI reçoivent une somme de 75 mille FBu par mois pour améliorer leur alimentation et financer des Activités Génératrices de Revenus (AGR). Ils reçoivent aussi des kits constitués des petits animaux d’élevage, des semences et des formations dans le cadre de réduire les effets néfastes liés à la covid-19 et changement climatique. Une plus-value pour les bénéficiaires et l’administration
Un accompagnateur agroéconomiste du PAIFAR-B et le conseiller principal du gouverneur de la province Bubanza lors de la distribution des plançons de pomme de terre aux très vulnérables
Lancé officiellement en septembre 2018 pour une durée de 7 ans, le Projet d’Appui à l’Inclusion Financière Agricole et Rurale du Burundi (PAIFAR-B) contribue à l’augmentation des revenus des ménages ruraux pour une réduction durable de leur niveau de pauvreté.«Le PAIFAR-B est un projet du gouvernement du Burundi financé à hauteur de 38, 6 millions USD avec un don de 24,9 millions de dollars américains du Fonds International de Développement Agricole (FIDA)», déclare Mélance Ntirampeba, chargé du suivi-évaluation au sein du PAIFAR-B. Le PAIFAR-B vise à renforcer l’inclusion financière des populations rurales (producteurs, organisations de producteurs, les femmes, les jeunes, les micro-entrepreneurs et les vulnérables), agricoles et non agricoles en comblant les écarts entre la demande et l’offre en services financiers et non financiers. « Au total, 99.200 ménages seront directement touchés par les actions du projet. Il s’agit de 5 000 ménages très vulnérables, 6 000 jeunes micro-entrepreneurs ruraux scolarisés ou non, 9 000 ménages constitués essentiellement des femmes et de jeunes en Groupes de Caution Solidaire (GCS), 79 200 ménages des coopératives rizicoles, laitières et autres filières prometteuses ».
Un mécanisme d’accompagnement et de soutien inclusif (MASI) ciblant 5 000 ménages dans cinq provinces a été mis en place
Les bénéficiaires du MASI sont au nombre de 5.000 ménages de 5 provinces, à savoir : Bubanza, Cankuzo, Gitega, Kayanza et Rutana. Ils bénéficient d’un accompagnement de proximité (coaching / mentoring) et d’une éducation financière assurés par un prestataire spécialisé en la matière.
Ces ménages sont constitués de 2 663 ménages dirigés par les femmes, 2 337 ménages dirigés par les hommes, 1 985 ménages des jeunes et 405 ménages des autochtones (Batwa) », précise le responsable suivi-évaluation du projet.L’objectif poursuivi pour ces ménages très vulnérable est de réduire leur niveau de pauvreté par une amélioration de leur sécurité alimentaire, leur niveau de revenu monétaire et accès durable aux services d’épargne et de crédit.
L’administration dans l’allégresse
« Que chaque bouche ait à manger, que chaque poche ait de l’argent! Applaudissez le PAIFAR-B et le FIDA qui ont compris ce programme du Gouvernement! Voilà, vous venez de recevoir des semences de maïs, des semences de haricots bio-fortifiés et des plançons de pommes de terre. Dernièrement, vous avez bénéficié des boutures de patate douce à chair orange. Prochainement, vous bénéficierez des petits animaux d’élevage (porcins, caprins, poulettes) et leurs kits d’accompagnement. Garder toujours à l’esprit la rentabilisation de ces appuis pour l’amélioration de vos revenus, conseille Astère Nitunga, conseiller principal du gouverneur de la province Bubanza.
C’était jeudi le 5 novembre 2020 lors de la remise des semences à 500 ménages de la commune Rugazi en province de Bubanza. Une activité qui se déroulait parallèlement dans la commune Musigati de la même province.
Ce cadre de l’administration certifie que les fruits de ce don ne vont pas être bénéfiques pour les ménages bénéficiaires directs seulement. «Une fois semé, une partie des récoltes sera destinée à la consommation et une autre à approvisionner les marchés. A partir de ces derniers, l’Etat va collecter des impôts et taxes», renchérit le conseiller principal.
Les bénéficiaires se réjouissent de ces dons
«C’est la première fois que j’ouvre un compte dans une institution financière. Grâce au PAIFAR-B, j’ai un compte à la Coopérative d’Epargne et de Crédit (COOPEC). Je reçois 75 mille FBu par mois. Avec cette somme, je prévois me procurer un porcelet», souligne Désiré Niyongere, un autochtone de la colline Buhanza, commune Rugazi, province Bubanza. Agé de 25 ans et père de 2 enfants, il annonce avoir bénéficié également des semences de haricot, maïs, pomme de terre et des boutures de patate douce à chair orange. Cela lui a facilité l’emblavement de ses champs.
Dorothée Bukuru, une autre autochtone de la colline Rugazi, commune Rugazi, province Bubanza n’en revient pas. Elle affirme n’avoir jamais reçu des semences gratuitement.
« A la saison culturale, je devais chaque fois quémander les semences. Cela est inoubliable pour moi », se réjouit la sexagénaire, mère de 8 enfants avant de faire savoir qu’elle a reçu une somme de 75 mille FBu de la part de ce projet. Celle-ci sera utilisée dans la commercialisation du charbon. Adelaïde Congera, veuve de 43 ans et mère de 5 enfants n’y va pas par quatre chemins. Habitant la colline Kigerura, commune Rugazi, province Bubanza, elle se réjouit d’avoir emblaver ses champs avec des semences offerts par le projet.
« J’ai eu ces semences de la part du PAIFAR-B. En plus de celles-ci, j’ai reçu une somme de 75 mille FBu. Avec cette somme, j’ai commencé à pratiquer une activité génératrice de revenu. Je vends des tomates le soir après le retour des champs. Je gagne chaque jour entre 500 et 1.000 FBu. Le bénéfice sera épargné. Cela me permettra de contracter un crédit pour la pérennisation de mes projets », fait-elle remarquer.
Les membres des coopératives témoignent
Pour la coopérative «Terimbere-Mpanda» située sur la colline Rugenge de la commune Mpanda, «Grâce à ce nouveau projet financé par le FIDA, nous avons contracté trois crédits auprès de Twitezimbere Microfinance. Nonobstant, le projet est à sa deuxième année d’exécution», applaudit-il avant de marteler : «Les crédits contractés sont le crédit warrantage (150 millions), le crédit agricole (80 millions) et le crédit commercial (450 millions) ». « Ce qui est intéressant, c’est que le taux d’intérêt sur le crédit agricole est de 8% annuel et dégressif. Avant, il était au-delà. De plus, le PAIFAR-B a facilité l’accès à ces crédits par l’appui à l’élaboration du dossier de demande du crédit ».Confirme Nahimbazwe. Composée de 225 membres dont 151 femmes, la coopérative bénéficiait des appuis du Programme de Développement des Filières (PRODEFI), un autre projet financé par le FIDA.
Abordant dans le même sens, Anitha Nininahazwe, présidente de la coopérative «Rwizumuceri de Nyakagunda», de la colline Rusagara, en commune Mugina, province Cibitoke déclare : «Avec l’aide du PAIFAR-B, nous avons contracté un crédit agricole de 20 millions de FBu auprès d’une Microfinance. Nous avons décroché le crédit en moins d’un mois alors que dans le passé, il fallait 2 à 3 mois pour avoir en avoir au le taux d’intérêt de 2% par mois. Ce qui n’est pas le cas actuellement : nous remboursons le crédit à un taux d’intérêt de 8% annuel et dégressif», certifie-t-elle.
« Avec les appuis du PAIFAR-B, nous avons appris comment planifier à court et long terme, assurer une bonne gouvernance et une bonne gestion comptable et financière, assurer l’audit et le contrôle interne et développer l’épargne dans notre coopérative », se félicite, Théoneste Dusengimana, président de la coopérative « Ihangiro » de la colline Gifurwe, commune Mpanda. En outre, confie M. Dusengimana, le projet nous a aidé à accéder facilement au crédit warrantage et a renforcé nos capacités en matière de commercialisation de nos produits.
« Avec le crédit warrantage, nous sommes parvenus à avoir 80 millions de FBu, une somme qui nous a permis de warranter 50 tonnes de riz paddy. Sans le projet, nous étions à 20 tonnes de riz pour le warrantage. Au moment de l’approvisionnement, le riz paddy s’achetait à 800 FBu le kg. Pour le moment, nous sommes en train de le vendre à 1.500 FBu le kg. Cela est très bénéfique pour notre coopérative », acclame le président de la coopérative « Ihangiro » avec un sourire aux lèvres. La coopérative « Ihangiro » compte 155 membres.
Des changements opérés
Le PAIFAR-B a déjà contribué à l’amélioration de la diffusion et de la mise en application des textes et lois en rapport avec la finance rurale. Il a amélioré les prestations des organes dirigeants des coopératives et surtout des comités de surveillance et des conseils d’administration, l’accès aux services financiers pour les coopératives et leurs membres (crédit, épargne, éducation financière). Il contribue à améliorer l’efficacité dans l’utilisation des outils de gestion comptable et financière des coopératives, le contrôle, la commercialisation et la gouvernance des coopératives.
Le PAIFAR-B intervient dans 14 provinces à savoir : Bubanza, Bujumbura, Cankuzo, Cibitoke, Gitega, Karusi, Kayanza, Makamba, Muramvya, Muyinga, Ngozi, Rumonge, Rutana, Ruyigi. Au fil du temps, le projet va étendre ses interventions sur les 18 provinces du pays. Plusieurs produits financiers adaptés aux besoins des populations rurales sont en cours de mise en place ou d’amélioration avec l’appui du projet en vue d’améliorer l’accès et l’utilisation des services financiers par les populations rurales.