PIPARV-B : catalyseur dans l’augmentation de la production et la réduction de la vulnérabilité
Au Centre-Est du Burundi, dans la province de Karusi, se trouvent dans les communes Shombo, Gihogazi et Mutumba, les populations autochtones (Batwa). Le Fonds International de Développement Agricole (FIDA) les appuie pour les sortir de l’extrême pauvreté. Cap sur Shombo.
Le Directeur pays a.i du FIDA au Burundi, Joseph Rostand Olinga Biwole visite les réalisations des projets et programmes financés par le FIDA au Burundi pour prendre en compte les leçons apprises dans le cadre des interventions futures. Après les visites des réalisations dans les provinces Gitega, Kayanza, Ngozi et Muyinga, l’équipe dirigée par Monsieur Joseph Rostand Olinga Biwole arrive au site de Gatwengerezi, en commune shombo. C’est en fin d’après-midi du 29 mai 2021 qu’un groupe de dance accueille la délégation au bord de la route nationale numéro douze (RN12). Ensuite… Depuis que le Projet d’Intensification de la Production Agricole et de la Réduction de la Vulnérabilité au Burundi (PIPARV-B), un projet du Gouvernement du Burundi financé par le FIDA est aux cotés des Batwas, la situation d’extrême vulnérabilité va en decrescendo. Les Batwas du site de Kivuruga se sont joints à ceux du site Gatwengerezi. La liesse se voit. Elle se sent dans leurs voix, lorsque Claudine Suavis Kamariza prend la parole. Mme Kamariza a vu ses rêves se flouter lorsqu’elle a abandonné l’école en classe de 7è sous l’emprise de la vulnérabilité. « Je ne pouvais plus continuer l’école. J’allais en classe en haillons, le ventre vide, malpropre, comme le font certains enfants d’ici, actuellement, une quinzaine d’années plus tard. C’est triste ! Les parents envoient toujours leurs enfants à l’école la mort dans l’âme » témoigne-t-elle, larmoyante ! Elle a 30 ans et mère de 4 enfants. Kabura Janvier, lui, a 43 ans et 9 enfants. Son témoignage est plus que poignant : « Nous sommes appelés des malfrats, des fainéants, etc. Ces affirmations ne sont pas gratuites. Cela prend source dans la situation d’extrême vulnérabilité qui nous caractérise depuis toujours.» L’atmosphère n’est plus celui de la danse de l’accueil des visiteurs. Certains de ses compères sont désolés. Après ces instants de lourdes émotions, Mme Kamariza ravive les esprits. « Au mois de Septembre 2020, le PIPARV-B nous a secouru en nous donnant des semences de maïs hybride, au mois de Mars 2021, des semences de haricots volubiles et des fertilisants. » Elle est ponctuée par M. Kabura par les propos suivants :« Sur ce site de Gatwengerezi, nous sommes 70 ménages. Nous avons reçu des semences de maïs, de haricots volubiles et des fertilisants. Personnellement avec les semences de maïs que j’ai reçues, j’ai récolté 150kg alors qu’avant je ne récoltais que 20kg de maïs sur le même espace. » Un représentant de l’UNIPROBA (Unissons-nous pour la Promotion des Batwas) a remercié le FIDA pour ces appuis, toutefois, il déplore le manque de logements décents et un accès très limité aux mouvements associatifs auxquels la communauté Batwa fait face. Joseph Rostand Olinga Biwole les a rassurés que dans le but de ne laisser personne pour compte, le FIDA à travers le PIPARV-B va continuer de les appuyer. L’appui du PIPARV-B en faveur des populations autochtones « Batwas » dans les communes Gihogazi, Mutumba et Shombo a démarré au courant de l’an 2020 et comprend la diffusion du petit bétail, les appuis en intrants agricoles, la formation sur les bonnes pratiques agricoles, l’alphabétisation fonctionnelle des adultes, la formation des groupes de cautions solidaires, l’éducation nutritionnelle, le développement des microprojets et la formation sur le Gender Action Learning System (GALS) qui s’attèle à la mise en place d’une méthodologie d’inclusion au niveau communautaire visant l’amélioration des conditions de vies dans la voie la plus équitable au niveau du genre. Depuis 1979, le FIDA a financé 14 projets de développement au Burundi pour un coût de 668,9 millions d’USD à l’approbation, dont 43% de prêts et dons du FIDA , près de 43% de cofinancement international et 14% par le Gouvernement du Burundi et les bénéficiaires.