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Le développement de la chaîne de solidarité communautaire bovine, un tournant pour des familles à Bugendana

Le PAIVA-B, un projet du Gouvernement du Burundi en cours d’exécution sur le financement du FIDA, va bientôt prendre fin dans la province de Gitega. Les bénéficiaires et l’administration de la commune Bugendana en dressent un bilan largement positif.

Sonia

Mbonihankuye (30 ans) de la colline Mugitega de la commune Bugendana n’y va pas par quatre chemins : « En m’offrant une vache, ce projet m’a donné un diplôme. » Elle et son époux ont eu une vache de la part du PAIVA-B au mois de mars 2010 : « le projet nous a demandé de construire une étable avec le pavement en béton. Il nous a donné six sacs de ciment à rembourser. »

Au mois de décembre de la même année, cette vache a mis bas un veau et donnait 15 litres de lait par jour : « Notre vie a changé. Notre production s’est améliorée grâce à la fumure organique : elle est passée de moins de 100 à 450 kilogrammes pour le haricot. »

Conformément aux règles de la chaîne de solidarité communautaire, le couple a cédé le premier veau dans la chaîne et a remboursé les six sacs de ciment grâce à l’argent tiré de la vente du lait. La même année, la famille a acheté un autre champ pour 600 mille Fbu.

Depuis cette période, indique avec émotions, cette mère de deux enfants a vendu des vaches, acheté une parcelle de 3 millions de Fbu, agrandi l’étable, construit une maison en matériaux durable d’une valeur de 2 millions de Fbu : « Mon mari a acheté une moto d’une valeur de 1.800.000 Fbu. » Et de conclure que même si ce projet prenait fin, sa vie a changé à tout jamais : « Actuellement, je porte des habits que portent les femmes des fonctionnaires. J’emploie dans nos champs 7 personnes qui touchent chacun 1500 Fbu par jour et qui travaillent trois fois par semaine. Un autre employé qui nous aide dans l’élevage des vaches touche 20 milles Fbu par mois. »

Renilde Buhembere (55ans) est présidente de la coopérative « Dushigikire Ubworozi » regroupant actuellement 182 membres actionnaires (6 femmes sur 15 membres du comité) est du même avis. La coopérative dont elle dirige, collecte et vend du lait en commune Bugendana depuis 2011, date de l’agrément de ladite coopérative.

Selon elle, avant la distribution des vaches par le PAIVA-B, la population de Bugendana menait une vie très précaire : « La production était faible et beaucoup de bénéficiaires vivaient dans la pauvreté. Il y avait beaucoup de maladies liées à la malnutrition. »

Mais depuis la distribution des vaches, la production dans les champs est plus que suffisante car les familles ont de quoi se nourrir et parviennent à vendre le surplus pour avoir de l’argent. Du coup, la malnutrition a diminué, les enfants étudient dans de bonnes conditions : « Certains parents n’hésitent pas à inscrire leurs enfants dans des écoles et universités privées alors qu’avant cela était impossible à cause du prix à payer. »

Côté santé, l’avènement du PAIVA-B a également amélioré la situation. Selon Renilde Buhembere, avant les parents n’avaient pas assez d’argent pour se faire soigner.

« La population a amélioré son habitat »

Des fois, soutient-elle, certains malades étaient gardés de force dans différents centres de santé ou hôpitaux faute d’avoir payé la facture : « Mais cela est tombé aux oubliettes pour ceux qui ont eu des vaches. »

Bien plus, confie Madame Buhembere, la plupart des familles vivaient dans des maisons en pailles : « chaque famille bénéficiaire de vache a amélioré son habitation avec des toitures en tôles ou bien en tuiles. Beaucoup d’entre eux se sont acheté des plaques solaires et leurs enfants révisent leurs cours sans problèmes le soir. »

Coté déplacement, les choses ont également évolué. Avant soutient-elle, les gens avaient des difficultés pour se déplacer, rendre visite aux parentés. Mais grâce à cet élevage, la plupart se sont acheté des bicyclettes ou des motos : « Certains rêvent acheter des voitures. »

Et côté communication, ils se sont acheté des téléphones, des postes de radio, etc.

Cette distribution des vaches a été bénéfique à plus d’un titre, insiste Madame Buhembere : « Tous ceux qui ont des vaches ont vu leur vie s’améliorer. Ce projet nous a permis d’avoir de l’eau potable via des tanks. Du coup, non seulement nous avons de l’eau en abondance mais également nos vaches en ont aussi. »

Même ceux qui n’ont pas eu de vaches, ont eu du travail grâce à la production qu’ils tirent de ces vaches soit comme des travailleurs dans les champs ou bien dans les étables, confie Renilde Buhembere. De plus, ils peuvent toujours en avoir par le transfert à travers la chaîne de solidarité : « Celui qui reçoit une vache a l’obligation de céder le premier né à une autre personne. »

Et d’expliquer que les comités d’éleveurs et les comités de développement communautaire font des ciblages et dressent des listes des futurs bénéficiaires de la chaîne de solidarité.

Le processus de collecte du lait

Renilde Buhembere indique que la production en lait n’a pas encore atteint le niveau que les habitants de Bugendana souhaitent. C’est pourquoi, confie-t-elle, il faut renforcer les capacités des éleveurs par des formations pour bien nourrir ces vaches afin de maximiser la production du lait : « Nous n’hésitons pas à retirer une vache à un bénéficiaire qui refuse de suivre les conseils prodigués par la Direction Provinciale de l’Agriculture et de l’Elevage (DPAE) pour la donner à un autre sur la liste d’attente. » Sur ce centre, la collecte atteint 700 litres par jour pendant la saison de pluie et 450 litres de lait en saison sèche. Le lait collecté est vendu à la laiterie Modern Diary Burundi. « Le reste est envoyé dans des boutiques et pâtisseries éparpillées sur les collines. »

Pour avoir du lait de qualité, tout un processus est requis surtout la propreté : « avant de traire, l’éleveur fait d’abord la propreté de l’étable, prend une douche et change ses habits. Il lave ensuite les cruches et mamelles de la vache. Après cela il commence à traire. »

Les éleveurs se rendent ensuite sur les centres de collecte de lait au niveau des collines où la qualité du lait est testée. Ces tests se font sur 14 collines.

« Le lait doit être stocké à une température convenable »

Arrivé sur le centre de collecte de lait au niveau communal, le lait est encore testé pour enfin être conservé dans une grande cuve thermique.

Aimable Nibizi du centre de collecte de lait à Bugendana indique que lorsque la population amène du lait de leurs collines dans des cruches, il examine la qualité de ce lait grâce à un piston à alcool : « Nous mélangeons de l’alcool et de l’eau distillée et ce mélange est versé dans une petite quantité de lait prélevée dans la cruche. Si le lait garde sa couleur, cela veut dire qu’il est de bonne qualité. » Ensuite, il teste si le lait n’est pas dilué à l’aide d’un lactodensimètre. Et de signaler que pour rassembler le lait, chaque point de collecte dispose des collecteurs. Pour un meilleur stockage, des directives sont données : « Le lait doit être stocké à une température convenable. S’il est stocké à une mauvaise température pendant un long moment, les bactéries se multiplieront et le gâteront », précise Aimable Nibizi.

Ainsi, recommande-t-il, tout équipement de conservation doit être nettoyé et désinfecté avant son utilisation. « Il doit être à une température de 4°c et le lait doit être refroidi à une température de 4°c pendant trois jours qui suivent le chargement », renseigne-t-il. Il précise par ailleurs que le lait doit être vidé de l’équipement de stockage et expédié au transformateur 36 h après sa réception.

Un marché sûr du lait

Dans ces centres, le personnel a été formé à déterminer la qualité du lait. Aimable Nibizi, chef du centre de collecte de Bugendana indique que cela est fait en effectuant un test à alcool et un test avec lactodensimètre. « Ces tests vérifient la stabilité du lait pour le traitement thermique », mentionne-t-il.

Côté écoulement, le centre de collecte de lait de Bugendana a un client du nom de Modern Diary Burundi (MDB), l’entreprise qui le traite industriellement : « C’est lui le grand client. Ses agents viennent tous les jours avec leur camion-citerne pour récupérer le lait. Ils font également les tests. »

D’après Renilde Buhembere, le centre de collecte de lait achète à l’éleveur à 600 Fbu le litre et le revend à 670 Fbu à l’entreprise MDB : « Mais vu la hausse des prix du concentré, le son de riz, le son de maïs qu’on donne à la vache, les salaires des travailleurs qui l’entretiennent, nous pensons rehausser également le prix d’un litre de lait. » Toutefois, les collecteurs de lait et les éleveurs se sont convenus sur le prix d’un litre de lait par rapport à l’aire géographique où se trouvent ces éleveurs.

Et de conclure que même si PAIVA-B prenait fin, le travail continuera : « Il nous a donné un grand capital en nous donnant ces vaches et en nous enseignant la manière de bien les élever. »

L’administration salue les interventions du PAIVA-B

 

Côté administration, ce projet est également très apprécié. Paterne Bingoye, conseiller socio-économique de l’administrateur communal de Bugendana indique que ce projet a distribué des vaches aux bénéficiaires choisis, ce qui a contribué à l’amélioration des conditions de leur vie. Sur le plan économique, avec la vente du lait, les éleveurs sont payés toutes les deux semaines au moins 5 millions de Fbu. Du coup, la commune perçoit une taxe de 100 mille Fbu par mois de la part du centre de collecte de lait : « Chaque éleveur paye 1000 Fbu par an comme impôt sur le gros bétail. Sur 1050 vaches présentes en commune Bugendana.

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