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Au sein du YAIN, l’heure est au partage des connaissances !

Le Youth Agribusiness Incubator est une plateforme de jeunes entrepreneurs œuvrant dans différents secteurs de la vie agro pastorale rurale au Burundi. Du 19 au 20 mars 2020, le YAIN a organisé une excursion dans les provinces de Mwaro et Bubanza

sous le financement du FIDA au Burundi à travers le PRODEFI, dans le but de développer des interactions et le réseautage entre les « caravaniers » et les entrepreneurs modèles.

Ils sont une vingtaine de jeunes issus des provinces de Bujumbura, Bubanza, Muramvya, Kayanza, Ngozi, Gitega et Karusi. Ils logent près du campus de l’Université Sagesse d’Afrique dans les locaux de la Mission Suédoise. L’atmosphère qui y règne rappelle celui des écoles à système d’internat. Le réveil est à 07h du matin, le petit-déjeuner est prévu à 08h et le départ à 09h.

Le 19 mars 2020, la caravane se dirige dans la province Mwaro sur l’exploitation de la coopérative pour l’intensification de la production agricole et la protection de l’environnement ‘CIPAPE’ à Rusaka.

La coopérative est installée dans un ménage modèle qui vit au rythme de l’agri business. Les jeunes entrepreneurs sont émus de voir le train de vie de cette coopérative. Celle-ci ressemble à une véritable ferme. Monsieur Prosper Nziza, d’origine Ougandaise, appui techniquement les activités et est chargé de l’encadrement et la coordination des activités de la coopérative. Rassemblés autour d‘un puit, Monsieur Nziza explique aux jeunes « caravaniers » les différentes étapes de la visite tout en insistant sur le fait qu’ « il ne faut jamais prétendre faire l’agri business sans avoir de l’eau…..Beaucoup d’eaux ! »

Pour remédier au problème de rareté d’eaux, un puit de 45m de profondeur a été aménagé à l’intérieur de l’enclos. Ce puit est la pierre angulaire de toutes les activités qui sont exercées dans la coopérative.

L’énergie est renouvelable

Un digesteur à biogaz à Rusaka

Le fumier organique qui provient de l’élevage des bovins n’est pas seulement utilisé dans la fertilisation des champs, mais aussi c’est une source d’énergie. Un digesteur à biogaz est installé à l’arrière-cour. L’énergie produite sert dans la cuisson, l’éclairage de la maison, etc.

« Vous pouvez aussi utiliser les déchets ménagers comme les écorces de bananes, de pommes de terres, des restes d’aliments non consommés pour faire le plein dans le digesteur. » explique M. Nziza.

L’élevage des porcins est moderne

Pour accroître le rendement et tirer profit de l’élevage des porcins, il faut qu’une biosécurité soit appliquée scrupuleusement. La biosécurité est l’ensemble des règles qui régulent l’entrée des personnes étrangères dans une porcherie. Pour le cas échéant, seuls quelques caravaniers ont été autorisés de s’approcher de la porcherie : puisque elle est en train d’être réaménager.

S’agissant de l’alimentation du bétail, on pratique une culture hydroponique au sein de la coopérative, c’est-à-dire une culture hors-sol. L’hydroponique est obtenu par une culture d’orge, de soja ou de sorgho pendant 8 jours pour être donné aux bétails. « Un porcin peut facilement atteindre les 300kg lorsqu’il est nourri de l’hydroponique. » fait savoir l’expert en agribusiness.

Le fumier organique des porcins est collecté dans un bassin aménagé à cet effet. Ce fumier sert de fertilisant pour les cultures fourragères et les jardins potagers.

Les larves ne sont pas en laisse

Le bonus de la visite qui a surpris tous les caravaniers est l’élevage des larves. Pour obtenir des larves de bonne qualité, M. Nziza a appris aux membres de la coopérative comment mettre en place une « Green House ». Dans cet habitacle, la lumière et la température sont régulées pour le bien-être des mouches qui y vivent pour produire des larves. C’est ce qu’on appelle un microclimat. Les larves qui y sont produites sont plus protéiniques que les céréales qui nourrissaient le bétail.

Chez les scientifiques,…

…les caravaniers ont pu constater comment les différentes cultures sont développées au laboratoire. Le bus arrive à l’Institut des Sciences Agronomiques du Burundi (ISABU) sis à Gisozi. Une fine pluie les accueille. L’ISABU se situe dans la région du Mugamba entre 2100 et 2175m d’altitude avec une température moyenne annuelle de 16°C. L’ISABU actuel fut créé en 1922 et il s’appelait l’Institut National des Etudes Agronomiques du Congo (INEAC). Cette station de recherche spécialisée a comme objectif de promouvoir le développement de la recherche scientifique dans le domaine de l’agriculture et de l’élevage.

Le 15 juillet 2014, un décret visant la restructuration de l’ISABU sortit. Ce décret a donné naissance à un plan directeur de recherche qui allait être mis en œuvre dans 5 stations de recherche spécialisées sur tout le territoire national. Le plan préconise une recherche participative et régionale.

L’ISABU est répartit en quatre départements : celui de la production végétale (les tubercules, les céréales, les légumineuses, etc.), de la production animale, de l’aménagement et écologie (les jardins botaniques et l’écotourisme.) et celui de la valorisation de la production par la multiplication des semences.

Au laboratoire de biovégetalisation de serre, les caravaniers y sont conduits par Emmanuel Nzobonimpa, chercheur et spécialiste de la culture de la pomme de terre. Du manioc, à la patate douce en passant par le bananier et pomme de terre, tous y sont développés. Un laboratoire de biovégétalisation de serre est fait d’un espace de préparation du milieu de culture des plants in vitro, d’une chambre de micro propagation et d’une chambre d’incubation des micro-plants.

La pisciculture à Bubanza

Etangs piscicoles de la coopérative COPIMUCOPO à Bubanza

La visite s’est poursuit le 20 mars 2020 à Bubanza. Les jeunes entrepreneurs sont allés voir comment les étangs sont aménagés sur le site piscicole de Kizina en commune Gihanga. Sur ce site, 16 tonnes de tilapia sont produits et vendus chaque année depuis 2014 à raison de 1800FBu par kilogramme. Pour atteindre ce résultat, les membres de la coopérative COPIMUCOPO en collaboration avec ceux du YAIN ont retroussé leurs manches et se sont mis au travail. « La poudre qui nourrit les alevins contient 50% de protéines d’origine végétales et 50% de protéines animales. Tandis que les poissons adultes se nourrissent des granulés flottants. Pour éliminer l’amidon que contient le maïs, le soja, nous les cuissons d’abord » fait savoir Johnson, membre du COPIMUCOPO.

La meunerie CITA

 Le Centre d’Innovation et de Transformation Alimentaire (CITA) se situe tout près du marché central de Bubanza. A l’entrée, les caravaniers sont priés de se laver les mains (nouvelle règle partout) avant d’entrer dans la meunerie. Le CITA a vu le jour pendant les dernières semaines de l’année 2015. Avant qu’il n’atteigne son apogée, les employés faisait du porte à porte pour vendre ne fut ce que 10 kg de farine de bouillie produits. «Petit à petit, les clients ont pris du goût pour la farine de bouillie. Actuellement, le centre emploi 50 employés permanents à majorité jeune et produit entre 25-30 tonnes par mois de farine. Nous avons obtenu la certification du Bureau Burundais de Normalisation et aussi nous venons d’instaurer un emballage biodégradable » se targue Claude Nihorimbere, président du conseil d’administration du CITA.

Témoignages

« Une fois que je serais retourné chez moi à Kayanza, je vais dire à ma mère que nous pouvons vendre du soja à Bubanza à un prix très alléchant, plus précisément auprès du CITA. » se revigore Raïssa, qui fait partie des caravaniers et qui pratique la culture des céréales chez elle à Matongo.

Les avis des caravaniers divergent au fur et à mesure que ceux-ci apprennent de nouvelles notions sur l’agribusiness. A la question de savoir s’ils sont satisfaits de la caravane, Isaïe  Manirakiza, président de la coopérative Twitezimbere de la colline Mpehe en province de Muramvya répond qu’il va « répliquer le modèle de forage de Mwaro dans sa localité ».

« Franchement, je n’avais aucune idée de ce que nous allons faire durant ces deux jours. Mais, dès que j’ai vu comment tirer de l’eau à 45m de profondeur, j’ai vite compris que je devais ouvrir mes yeux et mon esprit et apprendre. Je n’avais jamais mis les pieds à l’ISABU mais j’ai vu de mes propres yeux comment les variétés de plantes sont obtenues à partir du milieu de culture (un bocal translucide) identique au champ de culture (terrain boueux). » raconte Innocent Nsabiyumva, éleveur, habitant le quartier Magarama en province de Gitega.

Bref

La caravane a prouvé qu’elle fait partie des meilleurs moyens d’apprentissage. A chaque étape de la visite, les caravaniers avaient à apprendre une ou deux nouvelles techniques. Que ce soit ceux qui sont instruits ou pas. Les uns prenaient des notes et les autres apprenaient par cœur. A la fin de la visite, ils avaient l’engouement de tout plaquer au sol et redémarrer leur business sur de « bonnes bases »

 

Aristide Nihorimbere, président du YAIN

 Mais, « Ne croyez pas que vous pouvez pratiquer toutes ces formes d’agriculture et d’élevage en même temps, cela demande du temps, des connaissances et de la détermination. Ici c’est juste pour vous montrer que c’est possible de vivre de l’agri business et prospérer » dixit, d’un ton parental, Aristide Nihorimbere, président du YAIN, aux caravaniers, dans son mot de clôture de la visite.

 

 

 

 

 

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