Bientôt, l’achèvement des activités du PAIVA-B, la maturité des bénéficiaires rassure.
Bientôt, l’achèvement des activités du PAIVA-B, la maturité des bénéficiaires rassure.
Madame AISSA Touré, Directrice-pays du FIDA, au Burundi au marais de Kagogo commune Bugendana.Province Gitega.
Lancé en 2009, le Projet d’Appui à l’Intensification et à la Valorisation
Agricoles du Burundi (PAIVA-B) est à la phase d’achèvement de ses activités dans 6 provinces. Les riziculteurs et les éleveurs encadrés par ce projet financé par le FIDA affirment la pérennisation et la durabilité des acquis. « Cette maturité rassure ! » a indiqué Madame AISSA Touré, Directrice pays du FIDA, après une visite des réalisations du PAIVA-B, ce 30 Avril 2019 dans les communes de Bugendana de la province Gitega et Muramvya de la province Muramvya.
Arrivés à 11h30minutes, au centre de collecte de lait de Bugendana de la coopérative Shigikirubworozi, les collecteurs s’activent à laver les cruches et les tanks après le chargement du camion frigorifique de la société MDB venu collecter le lait de la traite du matin pour l’acheminer vers Bujumbura. La gérante du centre fait ses calculs dans le registre, le réceptionniste range son matériel de test du lait ; bref, on sent le dynamisme de la coopérative. La présidente du centre, Madame Buhembe Rénilde, explique à la Directrice-Pays l’historique et le mode de fonctionnement du centre.
Pour la Directrice pays, il est rassurant de constater que la coopérative a pu se redynamiser après quelques moments de turbulence. A la question de savoir comment les membres de la coopérative envisagent la durabilité des activités après la clôture du PAIVA-B, la présidente de la coopérative a rassuré ses interlocuteurs car pour elle »l’arrêt ou le recul des activités n’est pas envisageable » et va plus loin en rappelant que « Le grand capital que nous avons : ce sont les vaches, les formations sur les techniques d’élevage, l’organisation de la collecte et la vente du lait et bien plus, notre coopérative a des structures reconnues et travaille en étroite collaboration avec l’administration et le secteur privé comme MDB… » et d’ajouter que, pour l’alimentation du bétail, « une unité de transformation des aliments a été’ installée au centre avec l’appui de la FAO ». Pour couronner le tout PRODEFI, un autre projet financé par le FIDA prendra la relève pour rénover le centre de collecte qui par ailleurs avait était construit par le PARSE, un projet du même bailleur qui a déjà clôturé ses activités.
« C’est réconfortant de voir les familles sorties de la situation de pauvreté », se réjouit Madame Aissa Touré.
A la colline Mugitega, la Directrice pays a visité deux éleveurs dont Isaac Majambere, ce père de quatre enfants qui a reçu du PAIVA-B une vache en 2010. La vache de Issac est à sa 6ème gestation. « J’étais pauvre parmi les pauvres, aujourd’hui, j’ai une production laitière de 22 litres par jour, je reçois 125.000 Francs Burundais chaque quinzaine », raconte Isaac avec fierté. Pas loin de son étable, une belle plantation de haricots et bananeraie. Isaac ne trouve pas de mots pour remercier le PAIVA-B ; « j’étais si pauvre avant d’avoir ma première vache, je ne vendais que ma force de travail comme main-d’œuvre où j’étais payé 1300 francs bu par jour ! Histoire ancienne », glisse Isaac, « aujourd’hui je roule à moto, j’ai acheté trois lopins de terre d’une valeur de 3.950.000franc burundais, j’ai construit une maison avec éclairage solaire…Mon rêve : m’acheter une voiture ! » conclut Isaac.
A quelques mètres de là, la famille de Sonia Mbonihankuye et Jean Marie un autre ménage bénéficiaire du PAIVA-B possède une étable, une belle plantation de fruits et de bananeraie, une maison en matériaux durables et une moto. Le ménage est un autre exemple palpable de l’impact du PAIVA-B qui au fil des ans a accompagné des paysans très pauvres et vulnérable vers des réussites économiques et sociales durables qui ont changé des bénéficiaires de manière irréversible. La colline Mugitega, de la commune Bugendana, province de Gitega, est la fierté du PAIVA-B !
Au centre de collecte de lait de Muramvya, « coopérative Gisabo » le président de la coopérative n’y est pas allé par quatre chemins et affiche un optimisme et un sens des affaires à toute preuve ! « Après le PAIVA-B, notre coopérative continuera sur la même lancée, nous collectons 1500 litres par jour et nous avons des clients avec lesquels nous avons des contrats , nous anticipons et nous nous préparons à pouvoir collecter toute la production laitière de la commune Muramvya qui est estimée à plus de 3000 litres, » a-t-il signalé. La coopérative a installé des centres de collecte secondaires dans les collines avoisinantes qui permettront de nourrir cette ambition.
Au marais de Kagogo- Gisumo, commune Bugendana, province Gitega, Madame Aissa Touré a visité les riziculteurs ainsi que les multiplicateurs de semences satisfaits des appuis du PAIVA-B. Ils ont indiqué que l’aménagement de ce marais de 66 ha a permis l’augmentation de la production du riz avec l’introduction du système de riziculture intensif. Pour la pérennisation des acquis après le PAIVA-B, les riziculteurs indiquent qu’ils ont la maîtrise de la gestion de l’eau, la conduite du système de riziculture intensif SRI, la multiplication des semences et un marché… Ils précisent que la collecte des redevances pour l’entretien des ouvrages vient d’être réorganisée pour se préparer au sevrage. Ils ajoutent que le PAIVA-B les a mis en relation avec l’ISABU et l’ONCCS pour qu’ils puissent continuer à s’approvisionner en semences de qualité et à la certification.
Le FIDA ne laisse personne de côté
Les ménages autochtones reçoivent les chèvres, une journée mémorable !
Sur la colline Runyeri de la commune Bugendana, la Directrice pays du FIDA a distribué des chèvres aux 13 ménages de la communauté autochtone (Batwa) où chaque ménage recevait 3 chèvres.
A la fin de cette visite, Madame AISSA, se dit satisfaite des réalisations du PAIVA-B et de la maturité ainsi que l’esprit d’anticipation senti chez les bénéficiaires. Elle a indiqué que durant ces trois prochains mois de consolidation et de transfert, les bénéficiaires du projet seront orientés selon leur domaine d’intervention. Toutefois, un accent particulier sera mis sur l’entretien des ouvrages hydro-agricoles vu que les redevances risquent de ne pas être suffisantes.